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Sur Un Nuage De Cannelle

15 décembre 2006

BBM de décembre : Légendes...

LE DEGRU


    Le Degru est un animal velu, en forme de balle, aux couleurs blanc et mauve et aux yeux semblables à ceux d'une petite souris. Il se réfugie souvent dans des endroits étranges pour échapper aux regards des traqueurs de Degru. Les traqueurs de Degru sont toujours armés de fusils lance-banane, car le Degru aime les bananes. Il aime aussi la poussière et le coton. Le Degru a une histoire, bien évidemment. Mais personne ne sait d’où il vient.

 


 

    Il y a bien longtemps, au creux d’une fôret de sapins bleus, la fée Raganaelle se mirait dans l’onde claire d’un lac poisseux. Les nénuphars qui étendaient leurs pétales pour avancer plus vite au gré du vent berçaient d’une douce mélopée frivole les envolées sauvages des nuages de moustiques mauves qui chassaient les brumes de la vallée de Koikenenfout.
    La fée aperçut au fond de l’eau quelque chose qui, étrangement, lui tendait une main bizarre, dénuée de doigts. Une sorte de toile formait les phalanges diaphanes, et la paume était faite de fils de soie si enchevêtrés qu’on aurait pu croire que des milliers de vers tisseurs s’étaient mis à travailler pour le plaisir des yeux. Car c’était une merveille, une chose qui dépassait tout entendement.
    Raganaelle se pencha. Ses doigts effleurèrent la surface du lac, puis plongèrent, pour porter secours à cette étrange main qui l’appelait. Lorsque les doigts se croisèrent, Raganaelle sentit un bonheur immense l’envahir. Non, ce n’était pas une extase bassement sexuelle. C’était comme si on déposait un baiser sur sa fleur d’entrecuisses flamboyante. Comme si un millier de langues se posaient sur son mont de Vénus.

 

    Alors, il sortit de l’eau. C’était un homme aux traits sublimes, fins et doux, qui respiraient l’aloé vera. Il se pencha vers le visage de Raganaelle et ses lèvres aussi douces que le miel se posèrent un court instant sur la joue de la fée. Raganaelle soupira d’extase.
    « Je m’appelle Rugnaroam, et je suis le maître de ce lac. Pourquoi viens-tu perdre ta beauté parmi cette eau vaseuse, belle fée, demanda l'homme »
    « Parce que le calme règne céans, maître du lac putride. Je suis Raganaelle… »
    « Celle qui tisse les fils du vent de ses chastes doigts d’or ? »
    « Si fait, messire. »
    « Appelez-moi Rugna. »
    « Bien, Rugna . J’aime l’onde douce de ce lac, cette quiétude respirée par les pins alentours, le virevoltement des insectes mauves… »
    « Ce sont des Whathoryas. Ils se reproduisent trop vite, je n’ai guère le temps de m’occuper d’eux, car le mage Roudikafael a jeté sur moi un sort dont je suis prisonnier à jamais. »

 

    Rugnaroam s’assit à côté de la douce fée et lui prit la main. Elle aperçu une larme qui se reflétait sur le torse imberbe du maître du lac.
    « Voyons, seigneur, il ne faut pas vous affubler ainsi ! »
    Rugnaroam leva la tête, plongeant son regard ténébreux dans celui de Raganaelle.
   « Roudikafael m’empêche d’avoir une relation quelque soit-elle avec une fée. Parce qu’il ne supporte pas les gentes damoiselles telles que vous qui portent des ailes. Et qu’il m’a coupé les miennes. »
    « Vos attributs masculins, seigneur ? »
    « Non, mes ailes. »
    Raganaelle posa une main sur le dos du maître du lac. Elle sentit, sous la peau aussi douce que l’écume de mer, une excroissance écailleuse. La naissance des ailes de Rugnaroam.
    « Oh, par les cornes de Ruwalhatikitamoulay ! Il a osé vous couper les ailes ! Pour ne plus que vous voliez ? »
    « Et pour ne plus que je puisse rencontrer si belle dame que vous. »

 

Raganaelle rougit. Le maître du lac l’enlaça et ils tombèrent sur un tapis de mousse blanche ornée de fleurs mauves. Ils s’aimèrent le reste de la journée.

 

Lorsque Raganaelle ouvrit les yeux, Rugnaroam avait disparu. L’eau du lac avait changé de teinte. La poix qui couvrait sa surface s’était transformée en un lit de fleurs violettes et de papillons jaunes. La fée se leva et s’aperçut que son ventre était devenu rond. Aussi rond qu’un ballon de Naerdfelu, ces ballons qui montent si haut dans le ciel étoilé des nuits sans lune au cours desquelles les fées se rassemblaient pour danser au son de l’ut Therus.
La fée fit quelques pas vers la lisière du bois qui entourait le lac. Elle se sentit prise de convulsions et de maux de ventre, comme si un Graougnafell avait élu domicile en elle. Elle s’assit et reprit sa respiration.
    « Mais que m’arrive-til ? »

 

Puis elle réussit à se relever et sortit du bois. Elle rejoignit le village des fées et entra chez elle. Son cocon était quelque peu poussiéreux. Elle décida d’y faire le ménage.
Elle avait à peine commencé, qu’elle fut prise de vertiges. Elle sortit la tête de son cocon et appela sa voisine, Aestrellis.
    « Je ne sais ce qui m’arrive, dit Raganaelle en se tordant de douleur. C’est comme si on me dévorait de l’intérieur ! »
    « Es-tu sûre de ne pas avoir abusé des baies schrouillagnasses ? »
    « Non, ce n’est point ceci ! J’ai rencontré le maître du lac. »
    « LE MAITRE DU LAC ? »
La phrase claqua telle un coup de tonnerre. Toutes les fées étaient sorties de leur cocon en entendant ces mots. Aestrellis se retourna vers ses sœurs.
    « Evidemment, pas le livreur de chagolos ! »
    « Et je sens que ah ! Cela va sortir, éructa Raganaelle. »

 

La fée se pencha, puis s’assit. On pouvait voir son abdomen se distendre, se déformer, comme si la vie qui y avait élu domicile voulait sortir. Il y eu comme une explosion de pétales de roses blanches et de tulipes mauves. Les fées volèrent pour venir tout à côté de leur sœur qui souffrait.
Puis, le nuage s’évapora. Et les fées aperçurent, au travers des volutes blanches et mauves des petites boules de poils, également blanches et mauves. Ystrella, la grande fée, posa une phalange sur une des boules (il y en avait plus d’une centaine). Au contact de la douce peau diaphane de la fée, la boule s’ouvrit et se mit à rebondir autour de Raganaelle qui reprennait ses esprits.

 

D’un seul coup, les autres boules se mirent à suivre le mouvement. Elles formèrent un ballet aux senteurs fruitées. Puis la boule qui s’était élancée autour de la fée s’arrêta aux pieds d’Ystrella. Les fées aperçurent deux yeux, semblables à ceux d’une petite souris. La boule sauta dans le cocon de Raganaelle et ferma la porte en bondissant. Les autres boules se mirent à créer un ballet vrombissant autour de l’habitat de la fée.

 

Puis le cocon explosa. La boule était devenue une balle de la taille d’un nœud de chêne. Elle émit un son strident et doux aux oreilles des fées, semblable à la musique tirée d’une Schopdebyayr, l’instrument des lutins voisins. Les boules qui tournoyaient autour de la maison de Raganaelle s’immobilisèrent dans les airs. Elles se mirent à renvoyer ce son particulier. Puis, soudainement, le silence se fit. Les boules vinrent se placer aux pieds de Raganaelle. Elles se groupèrent, telles un essaim de Camphratilles. Celle qui avait grossi se serra contre la main de la fée qui avait enfanté ces mystérieuses créatures.
Raganaelle regarda la balle de poils blanc et mauves et la caressa. Les petits yeux de souris s’ouvrirent et la fée entendit à l’intérieur d’elle-même :
    « J’ai faim ! Nous avons tous faim ! »
    « Mais qui êtes-vous ? »
    « Nous sommes Les Degrus, fruits des testicules royales de Rugnaroam ! Nous sommes ici pour manger des bananes, collecter de la poussière et du coton ! »

 

Les fées se rassemblèrent autour de Raganaelle. Une à une, les boules se transformaient en balles et scandaient :
    « Des bananes ! Des bananes ! »
Ystrella alla chercher dans les réserves des fées sept gros régimes de bananes mûres. Les Degrus se mirent à manger en silence, au rythme du vent qui faisait chanter les feuilles des chênes qui entouraient la clairière des fées. Une fois leur repas terminé, les Degrus s’envolèrent vers la lisière du bois. Raganaelle se leva et appela celui qui semblait être le chef des Degrus.
    « Où allez-vous ? »
    « Voir le monde tel que nous l’a décrit notre géniteur dans ses pensées. Et chercher des bananes, de la poussière et du coton, pour pouvoir nous reproduire et faire bénéficier le monde extérieur de notre présence ! Nous sommes ce que la douceur du vent est à l’écume des marées ! »

 

Puis les Degrus disparurent. Les fées pleurèrent les Degrus. Raganaelle retourna voir Rugnaroam et lui demanda des explications. Le maître du lac ne voulut que répondre :
    « Les humains ont besoin des Degrus. Comme les fées ont besoin des rêves. »


 

Et depuis ce temps, on peut apercevoir, quelque fois, au détour d’une croisée de chemins formés par des chênes centenaires, un ou quelques Degrus blottis au creux de la fourche de ces arbres majestueux.
Les traqueurs de Degru sont traqueurs de fil en aiguille. Ils ont appris à se servir du fusil lance-banane, fabriqué par Adssau. Ils sont formés dans des écoles spéciales, ou des Degrus sont reproduits selon l’ancestrale procédure dictée par le livre des prophéties du Clithorhys.

 

Les Degrus sont gentils et inoffensifs. Si vous en trouvez un, vous ne pourrez pas le garder avec vous, sauf si vous êtes une fée. Laissez-le partir, il vous remerciera en vous embaumant de senteurs fruitées et de volutes mauves et blanches.

 

Ainsi sont les Degrus. En quête de bananes, de poussière et de coton. Et le maître du lac ne vous dira jamais où se trouve le lac ainsi que la clairière des fées. Pour préserver l’équilibre de l’univers.

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15 octobre 2006

BBM d'octobre : L'eau !

    Nouveeau "défi" lancé par la communauté Kata ! Et ce mois-ci, Nous sommes juste dans les temps, donc nous pouvons poster ! (bon, d'accord, c'est prêt depuis le 12 octobre...)

    Entre faire un montage photo, poster une ou des photos, nous avons hésité... et puis Dan a eu comment dire... pas une illumination, non... "j'ai ouvert Word et j'ai écrit ce texte. Comme ça, sans réfléchir, directement."

photo_eau

L’eau…

Cette eau qui coule depuis la montagne
Qui descend parmi les fleurs et les roseaux
Qui serpente parmi les arbres et les bosquets
Qui gazouille entre les nénuphars

Cette eau qui arrive dans la rivière
Qui suit les collines peuplées de troupeaux de moutons
Qui traverse les chemins, les routes et les voies
Qui contourne le bitume et les habitations

Cette eau qui arrive dans la mer
Qui de son ressac mouille nos pieds
Qui héberge tout un univers fertile
Qui rogne les montagnes


L’eau est précieuse
Comme l’est la nature

Soyons heureux de l’avoir
Pour nous désaltérer
Pour laver nos vitres, notre linge, notre intérieur
Pour nous laver nous

Dans certains pays, l’eau est rare
Trop rare
Pensons un instant,
Lorsque nous versons de l’eau dans un verre pour boire,
Que d’autres ne le peuvent pas.

L’eau est précieuse
Comme l’est l’humanité.
Pas cette humanité faite de fausse compassion
Non
Comme l’humanité qui donne aux hommes des ailes
Pour écouter
Pour aider
Pour enrichir
Son prochain


La photo provient du site www.bretagne.ecologie.gouv.fr/Eau/Eau.htm.

15 juin 2006

Le Cinéma d'Horreur

Avertissement : cet article n’est que le reflet de notre pensée, et ne s’inscrit pas dans une vérité absolue. Il ne représente que notre vue d’un genre cinématographique, basé sur nos connaissances et quelques recherches. Il n’est pas LA vérité, L’omniscience de cette catégorie du septième art. Nous ne posons ici que notre avis sur le sujet ;)

            Pour débuter : De quand date le film d’horreur, quand est-il apparu pour la première fois sur les écrans des salles obscures, qui a réalisé le premier long métrage incluant les composants inhérants à ce style (sang, effroi des protagonistes, machiavélisme, satanisme, possession…) ? Nous serions tentés de dire « Nosferatu » de 1924, film noir et blanc muet. Le vampire Nosferatu se nourrit du sang de ses victimes et termine brûlé par les premiers rayons du soleil. Où est l’horreur ? Dans les diverses situations de vampirisation des victimes, dans les apparitions du monstre. Les effets spéciaux sont extrêmement biens faits pour l’époque (basés sur des techniques photographiques de double déclenchement afin de créer un fantôme ou une apparition/disparition). Toute la magie de l’horreur repose sur l’ambiance et le charisme de l’acteur.

            Dans les années 1930-1940, quelques films américains et anglais, tournés en noir et blanc et en procédé bichromique (2 couleurs, comme le blanc et le mauve) ont donné des frissons (« Mystery of the wax museum », « Le mort qui marche » (avec Boris Karloff).

            freaks1Il ne faut pas perdre de vue que l’horreur n’est pas seulement une mise en scène de faits paranormaux qui découlent du mal, mais aussi la vision que le monde peut avoir sur ce qui est différent. En 1932, Tod Browning fait tourner de l’œil des milliers de spectateurs avec « Freaks », film tourné avec des phénomènes de foire. Browning tourna deux fins différentes, une triste et l’autre joyeuse, pour ne pas avoir trop de soucis avec la censure… le film est un véritable classique qui démontre que sans artifices, sans effets spéciaux, l’horreur humaine glace le sang.

            Plus tard, dans les années 1950, l’Angleterre arrive aux portes de l’effroi et du sanguinaire avec la firme de production Hammer Films, qui donnera des fleurons et des lettres de noblesse au cinéma d’horreur avec des acteurs tels que Peter Cushing, Boris Karloff ou encore Vincent Price. Boris Karloff, qui interpréta maintes fois la créature de Frankenstein, se maquillait lui-même et trouvait des astuces pour ses costumes ainsi que pour les effets spéciaux.

            Alfred Hitchcock, avec son « Psychose » transporte le spectateur aux confins de l’horreur avec un Norman Bates qui se remet très mal du décès de sa chère et tendre mère. La très fameuse scène de la douche vaudra à son auteur d’être repris dans nombre de films.

           loupgaroulondresint01 Le travail des effets spéciaux s’améliore avec le temps. Rick Baker permet à John Landis de touner, dans « Le loup-garou de Londres » en plan séquence la transformation en loup-garou d’un jeune touriste en goguette dans la campagne anglaise. Prothèses et animatronique (procédé basé sur l’animation par câbles et télécommande pour créer un animal ou un humain) donnent vie à un monstre à la pilosité surdéveloppée et aux dents longues. Rick Baker sera un nom dans les effets spéciaux. Il travaillera également sur « Greystoke, la légende de Tarzan », avec Chirstophe Lambert. Baker aura pour mission de créer des chimpanzés et des gorilles… plus vrais que nature !

            Difficile de ne pas parler du cinéma d’horreur sans citer George A. Romero, avec la célèbre série des « morts-vivants ». En 1968, avec un budget timbre-poste, il tourne « La nuit des morts-vivants », une bombe de terreur en noir et blanc. Aux commandes des effets spéciaux, Tom Savini, qui reprendra du service à 4 reprises, et réalisera un remake du plus bel effet de la nuit des morts-vivants.

            re_animatorNe faisons pas l’impasse sur le cinéma d’horreur italien. Le grand-guignol, le giallo. Là où certains s’arrêtaient aux plans d’une tête qui tombe de dos, le grand-guignol s’attaque à l’outrance la plus totale, dans un déluge d’effets grossiers visant à donner le fou-rire, voire faire rire aux éclats le spectateur. Le cinéma grand-guignol prend racine dans le théâtre, où, sur scène, on faisait croire, à grand renforts de litres de faux sang, à des éventrations des protagonistes de pièces loufoques. Plus c’était énorme, plus le public en demandait. Les titres les plus parlants du grand-guignol ? « Re-animator », « From Beyond »… qui ne sont pas italiens, mais américains ! (notre connaissance dans les titres relevant du domaine du giallo italien est inexistante)

            Le cinéma italien donnera naissance au gore et au bis, aux séries B et Z. Plus c’est mauvais, plus c’est filmé avec les pieds, plus on porte une attention soutenue aux aberrations scénaristiques ainsi qu’aux maquillages et effets totalement à côté de la plaque. Des nanards deviennent des chefs-d’œuvre, des réalisateurs transalpins deviennent des génies d’outre-atlantique… pour le plus grand bonheur des amateurs de frissons comiques !

            Un nom du cinéma d’horreur italien revient souvent : Dario Argento. Dans une atmosphère baroque et gothique, avec des couleurs particulièrement bien choisies, Argento campe des atrocités (énucléations, éventrations, sacrifices rituels) avec une aisance et un appui photographique tiré au cordeau. Il fera évoluer sa fille Asia devant les objectifs des caméras en 1993, dans « Trauma ».

            Le gore découle du grand-guignol. Là où il y avait des tripes, on rajoute quinze litres de sang par personne… on y incorpore des gros plans d’éviscération, de sévices humains, de torture…

            En 1980, Ruggero Deodato signera un fracasssant « Cannibal holocaust », basant sa publicité sur le fait que ce qui se passe dans le film n’est que vérité, que rien n’a été inventé, que ceux que l’on voit mourir à l’écran y passent réellement. Alors qu’il n’en est rien. Les acteurs avaient signé un contrat stipulant qu’ils ne devaient pas donner signe de vie pendant un an après la sortie du film en salles. Le procès qu’on a fait à Deodato, hormis le fait d’avoir filmé des scènes de violences sur animaux, c’est celui d’avoir osé filmer de telles horreurs et de faire mourir des gens de telles conditions. A titre personnel, Tite Magou ne peut plus regarder ce film, et Dan s’est franchement fait chier pendant une heure vingt huit, attendant qu’il se passe quelque chose. Pour certains, « Cannibal holocaust » est un film culte, pour d’autres, c’est un nanard insipide.

            Les films de cannibales deviennent alors légion, les réalisateurs s’apercevant du succès de l’interdit de Deodato. Un « Cannibal Ferox » verra le jour quelques années après la sortie décriée de « Cannibal Holocaust ». Son réalisateur, Umberto Lenzi, ne se gênera pas pour repomper allègrement Deodato, dans le cheminement de l’histoire ainsi que dans les scènes de cannibalisme… De plus, nombre de réalisteurs érotiseront le genre en amenant des héroines sulfureuses (« La montagne du dieu cannibale », « Emmanuelle chez les cannibales »). Sans parler de ceux qui utiliseront sans vergogne des stocks-shots (images tirées de documentaires) pour remplir le métrage, afin de combler le manque d’imagination et/ou de moyens…

            freddyLes séries basées sur un personnage arrivent. Wes Craven, avec « Les griffes de la nuit » jason1nous présente Freddy Krueger, un monstre qui peuple les rêves pour tuer. Robert Englund se verra automatiquement attaché au personnage griffu de Freddy pendant 8 épisodes, avec une apothéose nullissime, qui verra l’affrontement de Jason Voorhees et de Freddy Krueger. Jason, le tueur du lac, l’homme au masque de base-ball… 10 films derrière lui, dont un dernier opus particulièrement foireux où Jason, cryogénisé, se retrouve dans le futur, limite en train de casser de l’alien…

            « Massacre à la tronçonneuse », de Tobe Hooper (tourné dans des conditions totalement éprouvantes pour l’équipe technique et les acteurs), donnera lieu à trois autres opus nettement moins bien réussis que le conducteur de la série (qui ne devait pas en être une à la base). Le remake de 2004 est une bonne surprise, agrémenté d’un climat totalement crade et déjanté.

            L’Asie et son cinéma hors normes donnera de monumentales frayeurs , tant avec des films barrés, même très mal barrés, comme « Guinea Pig » (et ses séquelles, 6 pour être précis), tourné en 8mm, qui montre sans vergogne des actes de torture et de barbarie pure pendant 70 minutes, sur une jeune femme qui n’a rien demandé. On a longtemps cru au « snuff movie » (le film où la mort est filmée « pour de vrai »)… dans les réalisateurs prometteurs qui mettent les pieds dans le plat (de tripes), Takashi Miike s’est fait un nom. La série « Masters of horror », qui sera diffusée sur Canal Plus à la rentrée de septembre, a différé la diffusion télévisuelle de l’épisode « Imprint » tourné par Miike, tellement celui-ci est violent.

            Quelle est la frontière de l’horreur ? Doit-on tout montrer ? Jusqu’où peut-on se permettre d’aller dans l’horreur ? Très loin. « Face à la mort », qui fait croire à de vrais morts et qui n’est en fait qu’un mauvais métrage tourné par des personnes dotées d’un sens du marketing malsain ? « Zombie 90, Extreme Pestilence », nanard de premier choix tourné avec les pieds par un gars à qui on venait d’offrir un caméscope et qui a réuni une bande de copains le temps d’un week-end ? « Zombi Holocaust », qui ne vaut que pour son héroïne à la plastique intéressante, avec des zombies et des cannibales qui cavalent après des héros qui se débattent avec une mollesse sans précédent ? « Alien », où l’œuvre de H.R. Giger, à moitié fou, fait surgir de l’espace une créature innommable dotée de très mauvaises intentions ? « House of the 1000 corpses » de Rob Zombie, où sans complaisance, le metalleux nous balance des corps déchiquetés et des tortures gratuites ? « Saw », où un malade piège la police, se joue de tous avec une facilité déconcertante ?

            Les hectolitres de sang versé, les tonnes de corps, les milliers de meurtres, des centaines de monstres qui ne sortent pas seulement du placard ne doivent pas nous faire oublier le travail de personnes passionnées par le fait de faire peur, et de se faire peur soi-même, d’exorciser les démons qui nous habitent en nous collant les foies ou en nous faisant rire aux éclats.

            Cet article est un (petit) hommage à tous ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre, collaboré à l’édification du cinéma d’horreur. Qui a encore de beaux jours devant lui. Si possible bien glauques, saignants et d’une atmosphère pesante.

Les photos illustrant cet article ont été trouvés sur divers sites.

12 juin 2006

La nuit Samantha au Grand Rex (Oups) !

Vendredi 09 juin, nous voilà partis vers 16h35, après avoir confié les enfants à mamie, direction le bus puis ensuite le RER direction les grands boulevards à Paris…

Une fois descendus du métro, en route pour l’hôtel, attention pas n’importe quoi, un 3 étoiles siouplait :D Bon faut pas le dire c’était en promo hihi …

Après une inspection de la chambre, installation, et testation du lit ^^ (pas de saut depuis le haut de l’armoire, il n’y avait pas d’armoire, juste une penderie fermée avec coffre-fort (et ce n’était pas une banque)).
On s’est mi
s en route pour le Grand Rex. Pour La nuit Samantha !


sam_chantal2Le monde de fou ! Au moins 150 ou 200 mètres de file d’attente (non, c'est pas du tout connu comme série et ça n'intéresse personne :D), où se côtoyaient tous types de personnes de tous âges (et il semble que Samantha soit une icône pour les gays). Lorsque ça s’est débloqué, on a avancé assez vite. On s’est placés au deuxième balcon, un peu loin de la scène c’est dommage mais bon on les a vu quand même^^ (un petit mot sur la salle : théâtre magnifique de style rococo, décor « saharien », plafond bleu nuit, ouverture de scène intéressante, fauteuils confortables, moquette rouge du plus bel effet).

Musique à fond au début avec Samantha et Chantal en train de sauter partout^^. Le public très expressif et heureux de les voir enfin arriver lol. L’attente n’a pas été trop longue, il fallait quand même que tout le monde puisse se poser (environ 2500 personnes).

sam_chantalcuisine

Soirée composée de pétages de plombs c'est-à-dire qu’à n’importe quel moment la musique revient a fond, l’écran clignote et nous on doit faire pleins de bruit, bref péter les plombs :D
Il y a aussi eu un karaoké géant avec des paroles écrite par Samantha elle-même on ne vous dit pas la classe ;) (comme elle l’a dit, même quand il n’y a pas de paroles, j’en ai écrit quand même ;) )…
Il y a eu des diffusions d’épisodes, des inédits, des bêtisiers, certains épisodes connus dont on ne se lasse pas, ainsi que le choix de deux spectateurs parmi le public pour s’habiller comme Samantha et Chantal, puis un quizz et enfin un sketch joué par ceux qui personnalisaient les deux stars de la soirée… également au programme (découvert au fur et à mesure), la composition des deux équipes, d’une part Samantha avec un slogan (ou tagline) en trois temps, et d’autre part une Chantal avec un gimmick plus simple…

Le spectacle a duré environs 2 heures et demi et on ne regrette pas d’y être allé, c’était génial !! Bonne ambiance bon enfant, pas de prises de tête dans le public même si par moments les gens se lèvent et te bouchent la vue… On aurait pu croire que des caméras auraient filmé les deux héroines durant leurs prestations, mais non, peut-être que les moyens de régie directe n’étaient pas disponibles dans cette salle. Pas grave, l’explication de la chorégraphie de fin a été plus que spectaculaire, même Kamel Ouali n’aurait pas suivi !


A la sortie du Grand Rex, on a fait un détour par le McDo… oui c’est mal, mais une Tite Magou affamée faut que ça mange ! Et hop, retour à l’hôtel, mangeage, calinage, dormage… sans oublier la télévision (écran TFT avec heure et 17 chaînes (regrets, même pas Gulli pour voir Oggy et les Cafards !)).


Le samedi, ballade vers St Michel. Il fallait acheter des bouquins, puis déjeuner dans une tite brasserie du Boulevard Saint Germain, près des jardins de Cluny… puis il a fallu rentrer à la maison !


Mais c’était sans compter sur la SNCF (c’est à nous de vous faire préférer le vélo) pour rendre notre voyage trépident… terminus des trains à la défense… grrrr… obligés de choper le métro pour prendre le Transilien à St Lazare… et même là… incendie entre 2 gares… scrogneugneu ! (merci la carte orange qui permet de ne pas se poser de questions sur la validité des titres de transport)…
On a fini par arriver et on a eu le bus direct. On serait arrivé 2 minutes plus tard, on aurait aussi raté le bus, mais nan, ça a été. Ensuite on a récupéré les petits bouts et le dimanche a été assez calme…

On a bossé et voilou.

Photos trouvées sur un site dédié à la série.

6 juin 2006

L'ultime e-mail !

Merci à tous pour cette année de mailings !!!!

Petit rappel de l'année 2005:

Je voudrais remercier tout ceux qui m'ont envoyé des e-mails en chaînes

pendant toute cette année, car grâce à votre bonté:

1-J'ai lu 170 fois que MSN Hotmail allait supprimer mon compte

2-J'ai accumulé environ 3000 ans de malheur et je suis mort 67 fois à cause

de toutes les chaînes que je n'ai pas renvoyées!

3-Quand je sors d'IKEA, je ne regarde personne, car j'ai peur qu'il (ou elle) m'emmène dan un hotel, qu'il (ou elle) me drogue, pour après m'enlever un rein pour le revendre au marché noir!

4- J'ai versé aussi toutes mes économies sur le compte d'Amy BRUCE, une pauvre petite fille qui était malade à l'hôpital plus de 7 000 fois (c'est drôle, cette petite fille a toujours 8 ans depuis 1995...)

5-Mon GSM Nokia gratuit n'est jamais arrivé, ni les entrées que j'avais gagnées

6-J'ai inscrit mon prénom parmi 3000 autres sur une pétition et j'ai peut-être sauvé une espèce menacée d'écureuil nain à poil dur en biélorussien orientale.

7-Je connais la recette pour ne plus être seul en amour: il suffit d'écrire le prénom d'une personne sur un papier en pensant très fort à elle puis de se gratter le cul en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'une Renault 4L (pas facile de trouver une 4L)

8-J'ai lu au moins 25 tomes de tous les préceptes du DALAI LAMA et j'ai accumulé du bonheur pour au moins les 4690 prochaines années!!

9 -Sans oublier les 50 fois ou j'ai du scruter mon écran nuit et jour pour détecter le fameux message qui contenait cet enfoiré de virus que même Microsoft, Mac affee, Norton Symantec etc étaient incapables d'avoir l'anti-dote....et qui, non content de bousiller le dis que dur, risquait de flinguer la chaîne stéréo, la télé, la cafetière...le sani broyeur et le vibro masseur de ma femme!!!!!!

A tous un grand MERCI !!!!!!!!!

IMPORTANT: si tu n'envoies pas cet e-mail dans les prochaines 10 secondes à au moins 8500 personnes, un dinosaure venu de l'espace viendra bouffer toute ta famille demain à 17h 30.

C'est pas de nous, mais ça nous a bien plu.

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29 mai 2006

Coup de pied dans la fourmilière de l'Eurovision

lordiQuel bonheur, quelle joie non contenue de voir qu'enfin dans la monotonie de l'Eurovison, le sacro-saint divertissement nunuchard imposé chaque année pour nous faire découvrir de nouveaux talents de la chanson européenne, un groupe de Metal, Lordi, se tape la tête d'affiche en ramassant 44 points devant tout le monde. Au grand dam évidemment de la France, qui, du haut de ses deux présentateurs totalement fermés d'esprit (et pourtant, jusque là, Drucker avait mon estime), clame à l'insulte démoniaque, prétend que "ça n'est pas avec "ça" que la Finlande va gagner l'Eurovision, chuchotte que de passer le CD rendra fou la chienne de Drucker. Que dire de ce pitoyable discours servi par, en premier lieu, deux présentateurs dépassés par leur inculture, et, en second lieu, du relais fait par les chaînes télévisées de l'évenement, citant aussitôt le "satanisme des paroles".

Mais bordel de merde de putain de chié, vous n'avez encore rien compris, tas de nullards ! C'est un groupe avec une image, et l'identité du groupe repose sur cette image. Tout comme la fausse pudeur d'Alizée ou bien les clins d'oeils aguicheurs de Lorie ! Lordi véhicule un mélange d'Alice Cooper, de Twisted Sister et de Kiss, avec une petite pointe de King Diamond... et alors, ça vous défrise ? Qu'est-ce qui vous fait tiquer ? Le fait que la prestation scénique du groupe dégage quelque chose (à l'instar de la majorité des autres concurrents) ? Que dès l'intro on soit dans la chanson, une fois le riff balancé, on ait envie de lever les bras et de chanter avec eux ? Le fait que Lordi affiche une image "mauvaise", empreinte de "satanisme" ? C'est du grand-guignol, du qui fait marrer, reportez-vous au cinéma giallo pour comprendre, bande de délabrés du bulbe !

Après avoir remporté l'Eurovision, Lordi a été reçu en Finlande, s'est vu remettre les clés de la ville (me demandez pas où, ma source d'informations ne saurait me dire) et a entamé le titre devant une foule bras levés et un pays content de sa victoire...

Outre le fait que la France ait une fois de plus démontré son chauvinisme avec des présentateurs totalement niais et un titre qui démontre qu'une fois de plus, on a encore mal choisi non pas la candidate mais le titre à présenter, que nous sommes vraiment à côté de la plaque Eurovision. Je sais pas, mais merde, tout le monde parle sans arrêt de "nouveaux talents de la chanson française". Alors, quid de ceux-ci ? Pourquoi ne pas avoir présenté un Raphael, une Diam's (elle aurait peut-être mieux fait passer quelque chose) ou autre ?

Le coup de pied médiatique du Metal à l'Eurovision, j'ai apprécié au plus haut point. Evidemment, je ne dis pas que c'est novateur dans le genre, je ne dis pas que Lordi a inventé la poudre, mais il sait la faire parler, et c'est là le principal, car il a été entendu !

Messieurs les "dénicheurs de talents", messieurs du PAF et des maisons de disques, messieurs des émissions de télé-réalité qui n'en est pas, accrochez-nous un groupe ou un(e) chanteur(se) qui ait quelque chose, non seulement une voix (merci de pas nous sortir des gueulard(e)s à tout bout de champ), mais également une présence, ce quelque chose qui fait qu'on va se souvenir de lui ou d'elle ou de eux, bref, un(e) artiste, quelqu'un qui emmène le public. Ce qu'a fait Lordi, en somme.

Je suis persuadé qu'en France, on a des groupes et artistes capables de dégager le public, de bouger les watts et faire parler notre pays, plutôt que de s'aplatir avec des mièvreries insipides.

Long Live Rock And Roll.

24 mai 2006

Bienvenue chez nous !

Alors ici vous êtes chez Tite Magou et Dan, on va dire qu'ici c'est un peu notre chez nous virtuel. On a envie de faire quelque chose à deux mais pas complètement... donc chacun pourra dire ce qu'il a envie en postant sous son nom ou alors on postera ensemble sous le nom de Tite Sucrette !

 

On a également créé ce blog pour participer au jeu de notre copine Boréale (qui a toujours des idées sympas^^), qui consiste a faire un billet sur un thème donné, chacun y allant de son imagination. Cette idée lui est venue, et elle nous l'a exposé sur le forum de Katastroph : http://www.katastroph.com/forum/viewtopic.php?t=806 , donc on sera plusieurs a le faire ^^ (espérons-le, ne nous laissez pas tomber comme de vieilles chaussettes ! ;) ).

24 mai 2006

C'est un beau roman et en voici l'histoire ...

Poissy n'avait jamais été aussi belle aux yeux de Dan. Celui-ci se mit à chanter doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être ridicule. Il leva la tête, rêveur, et observa les nuages... celui-ci ressemblait à une rose. Celui-là à un coeur... Sans trop savoir comment, il se retrouva devant la porte.

   Sans attendre, il sonna. Quelques secondes s'écoulèrent. Les tempes de Dan battaient. Comme personne n'ouvrait, il sonna une nouvelle fois. Mais rien ne se passa. Il frappa, sonna, frappa, sonna encore et encore... puis il décida d'attendre.
   Il attendit une heure. Puis deux. Au bout de trois heures, désespéré, il se leva, et après avoir sonné une dernière fois, tourna les talons et s'en alla. Mais à peine fut-il en route qu'un bruit de verrou attira son attention. Il fit volte-face, et aperçut Tite Magou sur le pas de la porte.
   - Je... excuse-moi, dit-elle. Je suis désolée, je... je...
   - Tu es si jolie, la coupa Dan.
   - Entre, ajouta Tite Magou.
   Dan la suivit jusqu'au salon.
   - Assieds-toi, fit Tite Magou.
   Il se laissa tomber dans un fauteuil et poussa un soupir d'aise. Un silence s'ensuivit. Puis Tite Magou, qui le regardait, lança doucement:
   - Alors? Tu ne m'embrasses pas?
   Dan sourit.
   - Je fais durer le plaisir, dit-il.
   Puis il ajouta:
   - Approche...
   Tite Magou s'exécuta, et Dan posa sur sa bouche un baiser silencieux. Puis un autre. Encore un.
   - Je...
   Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, ni même de la commencer, puisque Dan la gratifia cette fois d'un long et tendre baiser. Quand cela fut terminé, Tite Magou sourit.
   - C'est toi qui embrasses le mieux de tous mes amants, dit-elle.
   - Petite dévergondée, rit Dan.
   - Je t'aime, dit Dan.
   - Je t'aime aussi, dit Tite Magou.
   Cette phrase, ils se l'étaient répétée des milliers de fois. Mais jamais elle n'avait perdu de son sens.   
   - Ça y est... cela fait déjà un an... cela fait une année, une année que la foudre m'a frappé... cela fait un an que nous nous sommes rencontrés. Et j'ai toujours su que c'était toi l'amour de ma vie. Et ce, malgré mes aventures passées.
   - Voyons... tu vas me faire rougir, murmura Tite Magou.
   - Pourquoi? S'écria-t-il. Tu es la personne la plus sensuelle que je n'ai jamais connue! La plus sensuelle de tout Poissy! Les gens ne t'arrivent pas à la cheville.
   - Mais et toi, tu es si tendre...
   - Cela n'est rien à côté de toi. Lorsque je t'embrasse, j'ai l'impression que je m'envole. Quand je te quitte, j'ai l'impression que mon coeur se fait piétiner par un féroce Oggy, ou transpercer par mille lances empoisonnées.
   - Mais toi aussi, Dan, tu as beaucoup de qualités...
   - Embrassons-nous encore... souffla Dan.
   Ils s'embrassèrent donc. Au loin, on entendait ''Hard Rock Hallelujah '' de Lordi. D'où cela venait-il? Quelle importance, du moment que c'était là. Bientôt, la musique, l'amour, les entraînèrent dans un tourbillon sans fin. Il n'y avait plus de plafond, plus de mur. Poissy était loin. Ils virent passer un saule, au dessous d'eux. Puis deux. Maintenant, ils étaient sur la mer. Ils frissonnèrent... était-ce le vent qui s'était levé et qui faisait frémir un peu leur peau? Quelques nuages voilèrent le ciel. A mesure que les notes s'envolaient, la musique devenait de plus en plus belle, et le ciel de plus en plus gris. On se serait cru dans un tableau de Botticcelli. Des larmes de joie dans la voix, la musique jouait. Quelques gouttelettes de pluie vinrent alors troubler cet océan, tels des pizzicatos que le vent sifflant emportait au loin avant de les renvoyer à la figure des amoureux. Après quelques instants les gouttes grossirent, s'écrasant lourdement sur la surface de l'eau. Tite Magou, que la folie saisissait, se voyait aimer au milieu des éclairs... Plus la musique jouait plus le temps s'agitait, plus le ciel s'assombrissait, plus les vagues grandissaient, se brisant bientôt contre leurs pieds dans une explosion d'écume crépitante, poussées par des bourrasques assassines... leur baiser dansait sur cet air tourmenté, cet océan symphonique, cet opéra dramatique, les vagues étaient à présent immenses et la pluie tranchait le ciel plus sombre que la plus noire des nuits, c'était affreusement grand et terriblement beau, si beau que ça faisait mal, la musique hurlait sa douleur, de plus en plus fort, les notes tourbillonnaient, le vent devenait tornade, les vagues devenaient rouleaux, les amants tournoyaient, autour de leurs bouches, autour de leurs mains... et tout s'arrêta soudain.
   - Tite Magou...
   - Oui?...
   - Tite Magou... veux-tu m'épouser?...
   - Oui Non... fit-elle doucement.
   Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
   - Tu sais, c'est drôle, dit Tite Magou, car hier matin, Marcel a tenté de me séduire.
   - Non, c'est vrai?
   - Oui, et comme je lui disais que c'était toi, l'amour de ma vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien plus heureuse avec lui.
   - Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie privée.
   - Heureusement je lui ai dit ceci: ''Le jour où tu seras un tant soit peu civilisé, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Dan est plus attentionné que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la cheville.''

   Puis ils se promirent de s'aimer éternellement, et l'éternité commença pour eux.

Merci au site http://www.unpeudamour.com/

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